En Haïti, la pénurie de carburant était toujours une affaire politique. Autrement dit une affaire de pouvoir. On assiste toujours à des scènes de rareté de carburant presque tous les trois mois. Par contre, le carburant est disponible au Terminal Varreux, représentant 70 % du stockage des produits pétroliers du pays.
L’accès au Terminal pour alimenter les pompes à essence reste un défi pour les autorités concernées. Le chef du G9, Jimmy Chérizier alias Barbecue lance un défi au Premier ministre Ariel Henry. « Ariel Henry, w ap antre nan tèminal sa vre lè nou mouri, se sou trip nou pou pase », a déclaré Barbecue ce mercredi 21 septembre 2022.
Si on fait un retour en arrière, on peut remarquer que ce même problème était posé avant. Au cours du mois d’octobre 2021, le pays a connu une situation pareille que celle d’aujourd’hui. Barbecue a déjà bloqué la circulation des Camions à essence à l’ environ du Terminal Varreux.
Cette semaine, Barbecue et ses alliés ont bloqué les voies d’accès au Terminal Varreux. Aux alentours de Varreux, des barricades érigées dont des pneus enflammés, des jets de pierres et un trou creusé devant la barrière qui ont bloqué complètement l’entrée des camions-citernes chargés de la distribution des produits pétroliers dans les pompes à essence.
La question qui s’impose : que doit faire le Premier ministre Ariel Henry en ce moment ? Pourquoi ce silence de mort ? Depuis son adresse à la nation ce dimanche dernier, il a déclaré que « le carburant est disponible ». Mais jusqu’à présent, aucune autorité concernée ne peut même s’approcher dans le Terminal. C’est pour dire que depuis quelque temps le pays est sous contrôle des gangs armés.
Si le Premier ministre Ariel Henry et ses équipes gouvernementales ne réagissent pas face à la provocation du chef de gang G9, on peut affirmer que les gangs sont plus puissants que le gouvernement en place.
À noter que le gouvernement avait annoncé que le carburant est disponible, mais les gangs le rend inaccessible à la population, si l’on croit l’actuelle situation.
Marie-Alla Clerville