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Jean-Charles Moïse sort de son silence fort tard, pourquoi ?

Crédit Photo : Haitinews 2000

Le Président de la plate-forme Pitit Desalin, Jean-Charles Moïse sort de son silence après 12 mois qu’il n’a pas pipé mot. Sous les ondes de la Radio Caraïbes, ce 17 août 2022, l’ancien Parlementaire a lancé la première grande manifestation anti-gouvernementale.

En effet, le mercredi 17 août 2022, lors d’une interview accordée à la Radio Caraïbes, l’ex Magistrat de Milot, Jean-Charles Moïse est sorti de son mutisme pour critiquer la gestion du Premier ministre, Ariel Henry et du même coup lancé un soulèvement général à travers tout le pays contre le gouvernement dirigé par le neurochirurgien, Ariel Henry.

D’un autre côté, lors de cette même interview, Jean-Charles Moïse, a démenti les informations persistantes, faisaient croire, que c’est lui, qui avait proposé la nomination de l’actuel ministre de l’Intérieur et des collectivités Territoriale (MICT), l’Ingénieur Litz Quitel, une démarche entreprise aussi tardivement que sa nouvelle prise de position.

Plus loin, il a avoué qu’il a connu le titulaire du MICT, depuis plusieurs années. Car ce dernier est un ami de vieille date, a martelé, l’ex Conseiller politique du Président René Préval.

Rappelons que, le 25 novembre 2021 lors de la présentation du nouveau Cabinet ministériel à la résidence officielle du Premier ministre, Ariel Henry, l’ancien opposant farouche du PHTK, Me André Michel, a révélé que le ministère de l’Intérieur et des collectivités territoriales est occupé par un membre de la plateforme Pitit Desalin, fait que Jean-Charles Moïse n’a infirmé que plusieurs mois après.

Après la convocation du leader de Pitit Desalin, Jean-Charles Moïse, des milliers de gens sont descendus dans les rues, le lundi 22 août 2022 au Cap-Haïtien pour protester contre l’actuel gouvernement d’Ariel Henry. En arrivant à Vertières, devant une foule immense, l’ancien Candidat à la Présidence a dénoncé les agissements des banques commerciales, qui, selon lui, veulent anéantir le peuple haïtien. Et ce dernier avait donné un ultimatum aux banques commerciales pour que le dollar américain chute jusqu’à 50 gourdes minimum.

Les nouveaux agissements du leader de Pitit Desalin motivent des milliers de personnes, mais poussent de nombreuses autres à une grande réflexion. “Poukisa se jodi a menm Moïse Jean-Charles bezwen rele aba, dat sa kote l te ye ?”, questionne Manno, un chauffeur de taxi-moto.

Une mère de trois enfants qui pratique le commerce de la fritures, nommée Benita estime que les leaders politiques prennent les Haïtiens pour “des macaques, des marionnettes” qu’ils manipulent à leur guise : “Poukisa se nan moman lekòl pral louvri a yo deside fè manifestation, kote yo te ye depi tann dat sa, yo pran nou pou makak, pou ti jwèt, yo fè sa yo vle ak nou”. Plus loin, cette dame croit que ces leaders ne veulent pas que ses enfants aient une bonne éducation : “… Yo la y ap boule kawotchou, y ap bloke lari kraze afè moun, yo rann bagay yo vin pi difisil, se piti malere ak malerèz yo pa vle wè, yo pa vle nou bay pitit nou bon jan ledikasyon.”

D’autres croient que quelqu’un devrait dire non et que la position de Jean-Charles Moïse est juste. Ariel Henry ne se soucie pas vraiment du sort du pays et si aucune action n’est entreprise pour qu’il démissionne les haïtiens finiront par se dévorer entre eux comme des cannibales. Même ceux qui supportent Jean-Charles Moïse ne croient pas réellement en son intention : “Fòk te gen yon moun ki pou fè l kòm Moïse Jean-Charles chwazi fè l oke, men tout moun wè kou a…”, avoue un professeur qui lui ne souhaite pas que quelqu’un vienne construire sa capitale politique sur le sort de ce peuple qui en a déjà assez.

Sous l’initiative de plusieurs groupes politiques, des milliers de gens ont manifesté dans les rues pour dire non à la cherté de la vie, l’indisponibilité des carburants dans les stations à essence, la dépréciation de la gourde face au dollar américain et le retrait définitif de la circulaire 114-2 de la BRH.

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Mackendy Joseph

Categories: POLITIQUE