Le mouvement de contestation est loin de s’essouffler en Iran, deux mois après la mort de Mahsa Amini, malgré la répression du régime. En réponse à un appel à la grève de trois jours, des commerçants ont fermé leur boutique le mardi 15 novembre, signe que le mécontentement s’étend.
Un appel à la grève nationale de trois jours a été suivi dès mardi par certains commerçants de plusieurs villes d’Iran, pour rendre hommage aux victimes de la répression du mouvement de 2019, dont on commémore le troisième anniversaire. Il s’est poursuivi ce mercredi 16 novembre 2022.
Des images tournées sur la toile montrent ainsi les magasins du Grand Bazar de Téhéran le rideau baissé le mardi 15 novembre, depuis le début du mouvement. “Il semble que l’appel à la grève a été bien suivi, ce qui montre que le mécontentement est réel, même s’il n’y a plus de manifestations massives du fait de la répression”, rapporte Azadeh Kian, chercheuse spécialiste de l’Iran à l’université Paris 7 Diderot.
“La fermeture du grand Bazar de Téhéran est un indice important, car ces commerçants appartiennent aux couches traditionnelles de la société iranienne et sont réputés proches des Mollahs et du clergé. Qu’ils ferment leurs boutiques et acceptent de ne pas gagner d’argent, est le signe qu’un grave mécontentement se répand dans la société”, conclut cette dernière.