Coup d’État au Burkina Faso : Bilan de la situation

Coup d'État au Burkina Faso : Bilan de la situation

Le Burkina Faso a connu le vendredi 30 septembre un second coup d’État en seulement huit mois. Le lieutenant-colonel Paul-Henry Sandaogo Damiba arrivé au pouvoir par un putsch fin janvier et a été démis de ses missions par des militaires.

C’est à travers une déclaration faite à la télévision nationale qu’un groupe de soldats ont annoncé la fin de la transition dirigée par ledit Lieutenant Paul-Henry Sandaogo Damiba.

En effet, depuis plusieurs semaines, les motifs de mécontentement des Burkinabés s’accumulent. Ils lui reprochaient de n’avoir pas tenu les promesses faites lors de sa prise de pouvoir en janvier dernier. Entre autres, les citoyens dénoncent la dégradation de la situation sécuritaire, la perte de certains territoires qui étaient sous le contrôle de l’État au profit des Djihadistes et également la restauration du système de Blaise Compaoré.

D’après les informations confirmées par le gouvernement Togolais, l’ancien chef d’Etat se trouve actuellement à Lomé au Togo. “Damiba se trouve au Togo dans l’esprit de l’engagement du pays, à la paix de la sous région a déclaré le ministre Togolais de la communication et porte-parole du gouvernement, Akodah Ayeouadan”. Le Togo et la Cedeao saluent le fait que l’esprit de la paix l’ait emporté et l’accueil de M.Damiba fait partie de cet esprit, ajoute-t-il.

L’ex chef d’Etat Paul-Henry Sandaogo Damiba démissionne selon ses conditions

Dans un communiqué publié ce dimanche 2 octobre, Damiba lui-même a présenté sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matériels graves. Il a également posé sept conditions de départ parmi lesquelles :

– “la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des militaires engagés à ses côtés ;

– la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ses collaborateurs ;

– le respect des engagements pris avec la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour le retour du pouvoir aux civilx d’ici 2 ans.”

L’équipe du nouveau chef de la junte accepte les conditions de Damiba

Le capitaine Ibrahim Traoré, actuel président du MPSR “a accepté” les conditions de démission proposées par l’ancien chef d’état. Et il a demandé aux Burkinabés de garder le calme et les invite à la retenue et à la prière.

Les militaires pro-Teaoré ont indiqué dans un communiqué que le capitaine est chargé de l’expédition des affaires courantes jusqu’à la prestation de serment du nouveau président du Burkina Faso désigné par les forces de la nation et que toutes les décisions prises lors de la prise de pouvoir ont été levées.

La Réaction de la communauté internationale face à ce deuxième coup d’état en 8 mois

La communauté internationale a fermement réagi face à ce onzième coup d’État au Burkina Faso. Depuis vendredi soir, la communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a condamné ce coup de force jugé “inoportun”, “au moment où des progrès ont été réalisés pour un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er janvier 2024”.

Le secrétaire des Nations-Unies, Antonio Guteres a condamné “ toute tentative de prise de pouvoir par la force “à travers un communiqué ce samedi.

L’union africaine, quant à elle, a dénoncé “un changement anticonstitutionnel de gouvernement”. L’Union européenne de son côté estime que le Putsch mettait en danger les efforts engagés depuis plusieurs mois pour la Transition.

La France dans le viseur des revendicateurs

La France suit particulièrement de près les événements qui se déroulent actuellement dans le pays. Ayant été dans le collimateur des manifestants, deux symboles français ont été pris pour cible, parmi lesquels l’ambassade de France qui a failli passer sous les flammes.

Plusieurs centaines de protestataires s’étaient rassemblées devant l’ambassade de France à Ouagadougou, mettant le feu à des barrières de protection et jetant des pierres à l’intérieur du bâtiment, sur le toit duquel étaient positionnés des soldats français, d’autres arrachant des barbelés pour tenter d’escalader le mur d’enceinte du bâtiment diplomatique, d’après les images diffusées par plusieurs médias locaux et internationaux. L’institut culturel Français situé dans l’ouest du pays á Bobo-Dioulasso a été également attaqué par les manifestants en colère contre l’impérialisme français.

Tenant compte des scènes de violences perpétrées devant les deux locaux français, la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Catherine Colonna a déclaré ceci sur les ondes de la RFI :
” La France n’est pas partie prenante des événements qui se déroulent au Burkina Faso depuis quelques jours. Il s’agit d’une crise, il s’agit d’une situation intérieure qui est évolutive, mais c’est un sujet interne à ce pays dans lequel la France n’a pas à prendre parti, et ne prend pas parti “.